samedi 2 juin 2018

Voyage à Kiev pour la finale de la Champions League Liverpool FC v Real Madrid

Le programme:

Jeudi 24/05 : Nice-Toulouse, départ 13h30 arrivée 14h45 (avion)
Vendredi 25/05: Toulouse-Istanbul, Turquie, départ 12h10, arrivée 16h45 (avion)
Vendredi 25/05: Istanbul-Chisinau, Moldavie, départ : 19h15 arrivée : 20h40 (avion)
Vendredi 25/05: Chisinau-Kryve Ozero, Ukraine, vendredi soir (voiture), 3 heures de route prévues pour rejoindre l’hôtel
Samedi matin 26/05: Kryve Ozero-Kiev, Ukraine, départ vers 9h du matin arrivée vers midi (voiture) Match à 21h45 locales

Et retour par la même route, sans doute,
à partir de minuit Dimanche matin 27/05 Kiev-Chisinau, départ après le match, vers 00h30, arrivée vers 8h00
Dimanche matin 27/05 : Chisinau-Istanbul, départ 10h20, arrivée 11h55
Dimanche matin 27/05: Istanbul-Toulouse, départ 12h55, arrivée 15h45

En regardant les cartes, la partie en voiture parait faisable : 483 km en 7 heures même si le retour parait un peu tendu.



Je pensais évidemment que le match débuterait à 19h45 locales puisqu’il y a une heure de différence avec la France. Cela nous amenait à une fin de match vers 22 heures. C’est un peu plus tard que j’ai découvert que j’avais fait une erreur et que le match débuterait en fait à 21h45. En une seconde, j’ai perdu deux heures pour mon parcours retour. Youppie ! 

Apres la planification, la théorie où tout va bien, la réalité du terrain :

Toulouse-Istanbul
Je suis à l’aéroport avec mon ami Mike et nous retrouvons Christopher qui est arrivé la veille de Nantes en bus. Premier tampon sur mon passeport. Le policier me demande si mon passeport est neuf car il est vierge de toute marque. Il a eu pitié et me tamponne une page ! Le voyage commence bien. Nous prenons la navette vers l’avion de la Turkish Airlines. Je n’avais jamais voyagé avec eux. Je savais que c’était un sponsor de Man United (personne n'est parfait) mais nous avons découvert la qualité de cette compagnie. Il faut dire que je ne voyage qu’avec Easyjet qui me convient mais ce n'est pas les mêmes standards. Il y a des écrans sur tous les sièges et une grande sélection de films, très utile pour faire passer les 3h30 de vol. Nous avons droit à un repas. Je ne bois que de l’eau car je sais que j’ai une longue journée et une longue nuit devant moi. Arrivée à Istanbul à l’heure. Nous prenons une nouvelle fois la navette vers le terminal et faisons des kilomètres pour arriver dans la zone de départ pour la Moldavie. L’aéroport Atatürk est moderne mais énorme. Les duty free sont de véritables supermarchés.
Nous pensions que l’avion vers la capitale moldave serait petit est assez vide. Eh bien non, il s’agit d’un 737, vol quotidien et bien plein. Il y a quelques supporters de Madrid, peut être une petite dizaine. Nouveau repas à bord et arrivée 1h30 plus tard à Chisinau, capitale de la Moldavie. C’est un beau petit aéroport, très moderne, qui contraste beraucoup avec ce que nous allons voir dehors.

Nous nous retrouvons au bureau de location de voiture, Sixt pour ne pas la nommer. L’idée était de conduire jusqu’à Kiev, 500 km plus au nord. J’avais fait ma réservation en ligne. J’avais également vérifié que conduire la voiture à l’étranger était possible, contre un petit supplément. Mais j’avais quand même des doutes. À Istanbul, dans la navette nous amenant à l’avion pour Chisinau, j’avais discuté avec des fans de Madrid qui comptaient se rendre à Kiev. Leur but était aussi d’y aller en voiture mais à partir d’Odessa dans le sud de l’Ukraine.




Il semble que le loueur de voiture moldave ne les autorisait pas à quitter la Moldavie avec la voiture de location. La confiance totale que j’avais dans ce voyage commence à vaciller quelque peu. Je me dis que si nous essuyons le même refus, nous sommes mal. Le groupe espagnol comptait se rendre à Odessa avec Uber jusqu’à Odessa. Il y avait au moins trois heures de route. Chez Sixt, je leur  demande la confirmation que nous pourrons bien conduire en Ukraine et dans ce pays inconnu qu’est la Transnistrie. Pas de problème! Nous poussons tous les trois un grand ouf de soulagement ! Nous  souscrivons une assurance complémentaire ainsi qu’un supplément pour la réduction de la franchise. Il vaut mieux être prudent, voyageant dans trois pays complètement nouveaux pour nous. A trois, les frais sont supportables. Après quelques soucis de noms dans leur système de réservation, mauvaise surprise, ma carte bancaire n’est pas acceptée. C’était un problème que j’avais déjà eu en Angleterre l’année dernière. Ils ont besoin de carte de crédit et non de carte de débit. Mais je m’étais assuré cette année que ma carte était bien une carte de crédit. Je leur donc confirme que ma carte doit être valable et après une vingtaine de minutes, le problème est réglé. Toute la procédure dure pas loin d’une heure et demie… Nous voici donc au volant de notre Auris hybride moldave. On installe le téléphone qui fait office de GPS avec des cartes préchargées et première surprise : l’état des routes. Des trous partout. Pas de lumière et un premier croisement où je ne sais pas qui avait la priorité ! On s’est retrouvé sur des bas-côtés pensant être sur la route. On zigzaguait pour éviter les trous… Sans GPS, je ne vois pas comment nous aurions fait. Les rares panneaux étaient en cyrillique...

Une fois la capitale moldave derriere nous, la route était beaucoup plus tranquille mais pas loin d’être aussi pourrie. Direction la Transnistrie! Pourquoi passer par là ? Franchement lors de la planification du voyage, mon ami Mike et moi avions regardé plusieurs options et les vols vers Kiev étant hors de prix, nous avons donc cherché des alternatives. Sur le papier, Toulouse-Chisinau + 500 km de voiture jusqu’à Kiev semblait pas mal et tout à fait faisable. Ce n’est qu’une fois les vols et la voiture réservés que nous avons constaté un problème. Lorsque je faisais mes recherches sur Google Maps, on me proposait deux ou trois routes possibles mais la plus courte et la plus rapide était toujours le dernier choix de Google.




Je ne comprenais pas pourquoi. D’autres cartes comme ViaMichelin disaient la même chose. 6 heures 30-7 heures pour le chemin le plus court et plus de 8 heures 30-10 heures heures pour les autres. L’alternative longue était à la rigueur possible à l’aller mais il fallait traverser le Dniepr avec un ferry qui ne fonctionnait que la journée. Peut-être une autre route par le sud et Odessa…Mais au retour, notre avion décollant de Chisinau à 10h du matin, le match se terminant à minuit heure locale (si pas de prolongations bien sûr), la seule possibilité était le chemin le plus court. C’est à ce moment que nous avons découvert l’existence de cette fameuse Transnistrie. Késaco ? Un peu de Wikipédia et quelques sueurs ont commencé à apparaître. En gros, c’est une zone qui a déclaré son indépendance après la chute du mur de Berlin et l’implosion de l’URSS. Elle n’est reconnue par personne. Mais elle est soutenue par les Russes. Il est très difficile de trouver des informations fiables sur ce pays ou sur cette région. Peut-on la traverser ? Comment, à quelles heures ? Le consulat britannique de Moldavie déconseillait d’y passer, Wikitravel disait que c’était possible. Les connaissances d’Ant ont dit de l’éviter. Dilemme ! Mais on n’avait pas vraiment le choix. Comme il fallait y passer au retour à cause de notre timing très limite, autant la traverser à l’aller aussi pour avoir une meilleure idée. Nous serions alors aguerris pour le chemin retour… En théorie, et vu les infos très parcellaires que nous avions, la Transnistrie, c’est 20 km de large, une longue ligne droite, facile à traverser a priori. Une fois franchie, nouvelle longue ligne droite, on tourne à gauche vers le nord et dernière longue ligne droite, et arrivé à Kiev. Finalement ce n’est pas compliqué. 500 km, faisables en 6h30.

Premier point de contrôle, sortie de Moldavie
Après avoir quitté la capitale moldave, la route relativement déserte jusqu’au premier poste frontière moldave. Pas de problème particulier avec contrôle de nos trois passeports, la carte verte du véhicule, et un document permettant la sortie du véhicule de Moldavie. Un coup de tampon et hop, nous voici maintenant devant la barrière suivante, frontière de la Transnistrie. L'ambiance est un peu différente. Contrôle des papiers, puis un garde nous demande, nous ordonne que nous nous garions. Nous entrons dans la guérite et nous devons remontrer nos papiers à une soldate russe installée dans son bureau. Questions d’usage : que venons-nous faire ici, où allons-nous ? Réponse le foot et Kiev! Je pense que les soldats russes n’ont pas un grand sens de l’humour et le sourire est inexistant. Leur boulot n'est pas forcément des plus interessants non plus. On nous donne des laissez-passer valables une dizaine d’heure contre une quinzaine d’euros (ca semblait assez officiel mais elle exigeait un billet de cinq euros en bon état, heureusement, nous en avons trouvé un), et un laissez-passer pour le véhicule, valable quelques jours. Pour l’instant tout roule et cinq euros chacun, c'est ce que nous attendions. On se refait contrôler devant une nouvelle barrière qui nous est ouverte avec présentation de tous les documents et nous voici en Transnistrie ! On passe devant des chars russes, des mecs armés. On remarque de beaux sapins de Noël illuminés en ce mois de mai. Et là on se dit : mais où sommes-nous ? La courte traversée de ce pays étrange et étranger s’est faite sans encombre. Il était minuit passé et franchement personne sur la route mais vraiment personne ! On arrive donc au prochain poste de contrôle Transnistrien. Nouveau contrôle des papiers perso, du véhicule à la frontière et pas de problème particulier. On avance à la barrière suivante (ca en fait des barrières !), toujours en Transnistrie et c’est là que se corse légèrement la situation. Le soldat russe essaye de nous dire qu’il manque un papier pour la voiture. Lui ne parle que russe, nous anglais, français, allemand mais le dialogue est impossible. Il utilise même Siri et là on comprend que lui est officier customs/douane et que le gars qui vient de nous laisser passer précédemment était officier  border/frontière. Effectivement le papier donné par l’agence de location de voiture ne mentionne que Border et pas Customs. Il nous dit donc de faire demi-tour, de retourner à l’aéroport pour récupérer le papier soi-disant manquant.
Nous venons de nous taper deux heures de route, des contrôles à n’en plus finir, retourner d’où nous venons n’éest pas une option. Mon ami Mike lui demande donc si il y a moyen de s’arranger, si on peut payer pour ce papier et il dit que oui. On donne 20 € et il refuse. Il griffonne sur un carnet un nombre et veut donc 70 euros. Nous ne savons que faire et nous acceptons finalement. Il était hors de question de refaire le parcours inverse et de retourner à Chisinau. On a donc payé il nous laisse passer. Déjà le voyage devenait moins amusant et plus couteux!

On arrive finalement à la frontière ukrainienne. On s’arrête devant la barrière et on attend. 10, 15, 30 minutes peut-être plus. Rien, personne. Entre-temps un autobus s’arrête derrière nous. Et on attend. 45 minutes d’attente et on nous ouvre enfin la barrière et nous nous dirigeons vers le dernier poste frontière, ukrainien celui-là. Ouverture du coffre, du capot moteur, présentation des passeports mais nous passons après un bus qui venait d’Ukraine et la quarantaine de passeport à contrôler. On attend… Un lituanien essayer de faire bouger les choses mais sans succès. Puis finalement les mêmes questions, on nous demande même combien nous avons payé nos places pour la finale. Visiblement, quelque chose ne va pas. On sent que l’officier ukrainien veut quelque chose. On suppose que c’est de l’argent mais on préfère attendre. Puis le bus qui était derrière arrive enfin avec son lot de passeports. L’officier nous rend les nôtres avec un certain dédain. Il n’aura pas eu ses billets !! Et à ce moment, le voyageur lituanien nous prévient et nous met en garde contre l’état des routes à venir. Vu les routes moldaves, nous pensons que ça ne pourra pas être pire…

 Nous voici donc en Ukraine ! The road to Kiev is in front of us !! On aura mis pas loin de trois heures de l’aéroport jusqu’à la frontière ukrainienne. Ça sentait moyennement bon pour le retour où notre timing était très serré ! Route droite, sans problème particulier, si ce n’est des auto-stoppeurs qui surgissent de nulle part, qui sortent de la foret et se mettent au milieu de la route. Ça surprend, surtout que les phares la voiture de location sont assez pourris. En réalité, on ne voit rien. J’ai beau relever les phares au maximum, ils éclairent que dalle. Après quelques kilomètres, la route devient mauvaise, très mauvaise pendant plus de 50 km. Des bosses, des trous, des morceaux de béton disparus, des dos d’ânes. Pourquoi diable des dos d’ânes alors que la route était déjà fatigante ainsi. En tous cas, ils sont vicieux et cassants ! Je réduis la vitesse 80 à 50 km à l’heure, parfois moins, souvent moins. Des routes mauvaises ! Pire que ça ! Épuisantes ! Des nids-de-poule tous les 2 m. Pauvre voiture de loc. Et pas question de tomber en panne ici ! Ou ailleurs d’ailleurs. Nous avons hâte de retrouver l’autoroute (je supposais qu’il s’agissait d’une autoroute) menant vers Kiev. Vers 2h du matin, victoire, on se retrouve sur la 2×2 voies. Mais la prudence reste de mise. Sur l’autoroute, on voit des voitures sans feu, des voitures qui font des demi-tours, qui roulent parfois à contresens sur la voie de secours. Finalement après quelques heures, plus grand-chose ne nous surprend. On est dans un autre monde.


 Nous avions réservé un hôtel pour la nuit, pour nous reposer un peu. Après avoir cherché un peu et tourné en rond, j’ai quand même réussi à embourber la voiture dans un bas-côté en essayant de faire une marche arrière, Je n’étais pas loin de la crise de nerfs. Me pauvres passagers ont du sortir pour m’aider à sortir la voiture du bourbier. Quelques minutes plus tard, on arrive à l’hôtel, qui évidemment, était le long de l’autoroute et pas dans le village que je cherchais désespérément. On sonne à la porte de l’hôtel. Il est 3h30 du matin. Après cinq minutes, on nous ouvre, et la, une nouvelle fois, incompréhension. La réservation en ligne n’aura servi à rien. J’ai beau avoir un numéro de chez Booking.com, la fille ne comprend pas. Mais finalement on a nos deux chambres pour l’équivalent de 28 €. Se pose le problème du paiement car nous n’avons pas encore de monnaie locale. La fille essaie de nous expliquer quelque chose mais on ne comprend pas. Mais on voit bien que ma carte Visa ne lui fait pas plaisir. Elle veut dormir visiblement, et nous aussi ! Elle me prend mon iPhone comme dépôt de garantie. La nuit fut courte, à côté de l’autoroute. Le soleil d’ailleurs commence à se lever. Avec Mike, nous discutons déjà du parcours retour et des difficultés que nous allons certainement avoir. On a mis pas loin de 5 heures pour arriver à l’hôtel, 3 heures jusqu’à Kiev. Pour la route du retour ,ça devenait chaud… Je dors deux heures, c’est pas mal. Le matin vers 8h30, on revoit la fille qui accepte 30 € comme paiement sur les conseils de sa maman (enfin, on suppose que c’est une histoire de famille). Elle insiste même pour nous rendre la monnaie, monnaie qui paiera d’ailleurs le petit déjeuner improvisé : café, œufs au plat, saucisson et un peu de pain. Ca les a quand même fait bien rigolé. Je ne suis pas sûr qu’il y ait tant de touristes que cela. On repart vers 9h30 sur l’autoroute. La route reste inégale mais globalement assez mauvaise. On roule sur la voie de gauche moins abîmée. On voit quelques vélos, un cheval tractant une remorque pleine de paille. La routine quoi ! On décide de faire le plein pour éviter d’avoir à le faire deux fois le dimanche après le match, pour gagner quelques minutes sur le trajet retour. Chaque seconde compte. L’essence coute trois fois moins cher qu’ici. On n’en a eu pour à peine plus de 20 € pour remplir le réservoir. Il y a des stations-service modernes tous les kilomètres ! C’est fou ! Je n’en ai jamais vues autant. Pourtant, il y a peu de voitures. Pour info pour ceux qui s’y rendraient un jour, un employé s’occupe de la pompe. On va à la caisse demander le plein, on donne le numéro de la pompe et on paye une fois que cela est fait. Et en plus, on vous offre le café.

Vers midi nous arrivons sur Kiev. La circulation ce densifie, les trolleybus apparaissent, et le GPS est vraiment indispensable. En arrivant à Kiev, la première impression est mitigée. De grands immeubles de béton, collés les uns aux autres, très communistes. C’est immense, c’est massif. On sait que l’on s’approche du stade puisque certaines rues sont bloquées par la police, ce qui cause nos premiers bouchons ! Le GPS nous dit que nous nous trouvons à 2 km du stade. Nous décidons donc de nous garer dès la première place de parking disponible. Pour être plus tranquille (mais bon 2 km, faudra les faire au retour après le match, à marche forcée, toujours cette hantise de manquer de temps au retour). Et voici le centre de Kiev, beaucoup plus sympa que la banlieue. On passe devant le stade et quelques monuments que nous n’aurons pas le temps de visiter. Je dois maintenant retrouver Ant pour récupérer mes places. Et évidemment, le GPS m’envoie ailleurs qu’au point de rendez-vous. Bref, après quelques kilomètres à pattes, on trouve enfin la fan zone de Liverpool dans le parc. On se prend une bière bien méritée et Ant nous retrouve. Nous avons enfin nos places pour le match. Ouf ! 


















L’ambiance est vraiment festive. Des supporters partout, des gens heureux, beaucoup de locaux qui se joignent à la fête dans les rues de Kiev. Une superbe ambiance et une météo qui aide. On a droit un grand ciel bleu. Visiblement les bières coulent à flot, les supporters chantent. Je pense que les récits d’avant match et du match ont déjà été relatés. Ce qui m’a frappé, c’est le nombre de fans de Liverpool dans la ville et dans le stade.



Dans le stade olympique, je pense que les deux tiers étaient plein de fans de Liverpool. Le bruit, l’ambiance sont superbes.


Un coup de mou quand Salah est blessé par Ramos, de la frustration avec le jeu de tricheur des Espagnols et puis la première boulette de Karius. Un grand silence dans le stade. Incroyable ! L’espoir revient avec l’égalisation de Mané, et l’incrédulité devant le but de Bale et l’admiration aussi, marquée par quelques applaudissements. Grosse douche froide totale avec la deuxième boulette de Karius. Le cœur n’y est plus. Il y a bien quelques chants qui repartent mais ne durent jamais plus que quelques secondes. On part dépités au coup de sifflet final. Mais tant pis, pas le temps de pleurer, il faut faire vite. À 0h30 locales, nous sommes de nouveau sur la route. C’est dommage, avec du recul, on aurait du réserver un vol retour plus tard dans la journée. Mais Mike doit bosser le lundi et on n’a pas eu trop le choix dans les dates. Une fois sur l’autoroute, la conduite est assez tranquille mais nous devons rester vigilants en raison des Lada invisibles tractant des remorques sans feu et surtout, il faut faire gaffe aux 4x4 surpuissants quittant la capitale à 180 km à l’heure vers le sud. Comme nous roulons pas trop mal, on se demande si passer par Odessa, la ville du sud, n'est pas mieux, et donc éviter la Transnistrie. Ne sachant pas à quoi nous attendre là-bas (il y a quand même la frontière Ukraine-Moldavie à passer), on décide de reprendre le même chemin qu’à l’aller. Apres quelques heures, Mike prend le volant pendant une heure car je n’en peux plus, la fatigue m’a finalement rattrapé. On quitte l’autoroute pour se retrouver sur la longue route droite de 50 km bosselée, trouée, pourrie. Je roulais plus doucement pour ne pas casser la voiture.

Et on retrouve nos postes frontières. Il est 4h30 du matin, le jour s’est levé, quelques voitures, qui nous avaient dépassés auparavant, attendent. on attend peut-être une vingtaine de minutes. On passe à peu près sans encombre côté ukrainien. Il semble que les garde-frontières aiment bien prendre leur temps.

On arrive chez nos amis Transnistriens. Là, on nous explique que nous avons besoin d’un formulaire, à remplir en russe. L’officier nous demande si on le parle ou si on l’écrit. Nous répondons évidemment que non mais Mike demande s’il est possible que lui le fasse pour nous ? Il répond évidemment oui. Et nous comprenons comment le systeme fonctionne. Nous lui passons les passeports ainsi qu’un petit billet glissé discrètement entre deux passeports. Puis nous récupérons les passeports et les papiers et le formulaire quelques instants plus tard, qu’on nous reprendra 20 m plus loin ! Mais nous passons ! À l’autre bout de ce petit territoire, pas de problème. On est d’ailleurs assez surpris. Si on ne nous demande pas de nous arrêter, nous pensons que quelque chose cloche. Mais tout va bien!

On se retrouve au dernier check point, la douane moldave. Cette fois ci, nous devons tous sortir du véhicule. L’officier en poste dans sa guérite veut nous voir. Il remplit les formulaires adéquats, qui nous seront retirés là aussi 10 m plus loin à la barrière.

Yes, on l’a fait et on se retrouve en Moldavie et il est maintenant 6h30 du matin. Direction l’aéroport sans souci. Un nouveau plein pour une vingtaine d’euros. Sur la route, on évite quand même la souche d’arbre qui a été placée au milieu de la route dans un grand trou. Une bonne note finale et un bon résumé de la conduite locale. On ramène la voiture au loueur qui ne constate rien de spécial. Les amortisseurs devront être changés bientôt je pense.
Avec un peu de temps, on se prend un café et croissant et nous voici prêt pour l’embarquement pour Istanbul. Puis Toulouse. Quelle aventure ! Si c’était à refaire, je ne le referai pas, mais quelle expérience. La prochaine fois que je serai à Kiev, je prendrai une journée pour faire la visite de Tchernobyl !